Les régimes alimentaires du chien et du loup : même combat ? 

chien heureux gamelle

Les chiens descendent des loups ancestraux 

Depuis des milliers d’années, le chien accompagne l’homme dans ses activités : historiquement, il s’agissait de la chasse, de la garde des troupeaux ou encore de la surveillance du campement. Et de nos jours, il vit avec nous et partage notre quotidien, voire notre travail (chiens d'avalanche, chiens de berger ou chiens policiers), ou nos loisirs (c’est le cas par exemple pour ceux qui pratiquent le canicross ou la chasse).  Mais où, quand, et comment sont apparus les tout premiers chiens ?  

L'histoire de la domestication du chien (Canis familiaris) est complexe et fait toujours l’objet de débat, mais tout le monde s’accorde à dire que nos fidèles compagnons descendent du loup gris (Canis lupus lupus). La domestication remonte à au moins 14000 ans, puisque les plus anciens fossiles de chiens domestiques – souvent retrouvés enterrés avec leur maître - remontent à cette époque. Les études génétiques menées sur les fossiles suggèrent que la domestication du chien trouve son origine en Asie. Des groupes de chiens auraient par la suite migré vers l’Afrique et l’Europe. 

Quant à la manière dont les humains ont domestiqué les chiens, plusieurs hypothèses ont été proposées. L'une suggère que des louveteaux ont été recueillis et apprivoisés par les humains. Une autre postule que certains jeunes loups au tempérament curieux auraient compris que les humains partageaient le même territoire, et le même besoin de chasser. Les loups sont par nature des individus sociaux qui coopèrent au sein de la meute. Certains auraient logiquement pu être tentés de développer un partenariat de chasse avec les humains. Une troisième hypothèse suppose que des jeunes loups affamés se sont approchés des campements humains pour se nourrir des déchets laissés par les chasseurs-cueilleurs. 

 

Le régime alimentaire du loup 

Le loup est un carnivore obligatoire : il se nourrit principalement de viande. C’est un chasseur hors-pair, qui s'est adapté à une variété de climats et d'écosystèmes. L'organisation sociale des loups en meutes favorise la chasse en groupe. Le travail d'équipe leur permet de traquer et de maîtriser des proies beaucoup plus grandes qu'eux, comme les cerfs, les wapitis, les orignaux et les bisons. Il peut aussi leur arriver de chasser des plus petites proies comme les lapins, les rongeurs et même des oiseaux lorsque l'occasion se présente. Dans certaines régions, les loups peuvent également se nourrir de poissons si ceux-ci sont abondants. Le choix spécifique de la proie dépend largement de l'accessibilité, de la taille et de l'abondance des espèces dans leur habitat. 

Les loups sont également connus pour être des charognards opportunistes. Si une proie morte est trouvée, que ce soit un reste de chasse d'un autre animal ou une victime de maladie ou d'accident, ils n'hésiteront pas à l'utiliser comme source de nourriture. 

Tout en étant majoritairement carnivores, les loups peuvent s'adapter lorsque leurs proies se font rares : ils peuvent manger des fruits et des baies, et certains loups ont été observés en train de grignoter de l'herbe. Il est généralement admis que l'inclusion de ces aliments dans leur régime peut aussi les aider à compléter leur alimentation et à faciliter la digestion. 

 

La place des friandises dans l'évolution de l'alimentation canine

En complément de leur alimentation de base, les friandises pour chiens jouent un rôle clé dans leur quotidien, tant pour l'éducation que pour le bien-être général. Dans un contexte où les chiens descendent des loups, animaux carnivores stricts et chasseurs-nés, les friandises modernes doivent s’adapter aux besoins nutritionnels spécifiques des chiens domestiqués tout en respectant leur nature.

Aujourd'hui, les friandises représentent non seulement une récompense précieuse lors des séances de dressage, mais elles contribuent aussi à leur santé dentaire et à leur stimulation mentale. Toutefois, toutes les friandises ne sont pas égales en qualité : celles issues de matières naturelles et riches en protéines, comme le bois de cerf à mâcher ou les friandises de viande séchée, respectent davantage les besoins physiologiques du chien, rappelant leur instinct de mastication et leur nature carnivore. En comparaison, les friandises à base d'ingrédients artificiels ou de céréales peuvent être plus difficiles à digérer et n’offrent pas le même équilibre nutritionnel.

Les friandises de qualité comme celles proposées chez Cernunos, garantissent non seulement une absence d'additifs nocifs mais aussi une composition en phase avec les besoins d'un chien domestiqué et actif. Elles contribuent ainsi à enrichir l’alimentation, tout en respectant les prédispositions naturelles héritées de leurs ancêtres loups.

 

Influence de la domestication sur le régime alimentaire du chien 

Au contact de l’homme, les loups devenus chiens ont modifié leur comportement. Ils ont notamment diminué leurs interactions avec le monde sauvage, pour rester auprès de leur nouvelle famille d’adoption. Avec le temps, leur façon d’interagir avec nous s’est développée, passant d’un compagnonnage “de loin”, à une relation de confiance menant à l’utilisation du chien pour des tâches utiles voire du travail, jusqu’à l’intégration profonde au sein de la famille. En passant de loup à chien, nos amis canins sont devenus au fil du temps les meilleurs amis de l’homme. 

Si la domestication a modifié le comportement du loup, elle a également eu un impact significatif sur leur régime alimentaire. En effet, une étude publiée en 2013 dans la très célèbre revue scientifique “Nature” (The genomic signature of dog domestication reveals adaptation to a starch-rich diet, Nature, 2013 Mar 21;495(7441):360-4.) a révélé que, comparativement aux loups, les chiens possèdent des copies multiples de l'amylase pancréatique. Il s’agit d’une enzyme qui aide à la digestion de l’amidon, un glucide complexe très présent dans les matières végétales, notamment les céréales et les légumineuses, et qui sert de molécule de réserve énergétique aux plantes.  

Cette modification génétique indique que les chiens ont évolué pour mieux digérer l'amidon, une caractéristique qui les distingue de leurs cousins sauvages. C'est une adaptation qui découle probablement de milliers d'années de domestication, où, à force de se nourrir des restes de table de leurs maîtres nourriciers, les chiens ont appris à manger ce que les humains mangeaient, et notamment beaucoup de céréales, depuis l'avènement de l’agriculture. En conséquence, le régime alimentaire des chiens est beaucoup plus varié que celui des loups. 

Contrairement aux loups qui sont carnivores stricts, les chiens ont longtemps été considérés comme des omnivores, puisqu’ils sont capables de consommer une gamme beaucoup plus large de nourriture. Aujourd’hui, on considère plutôt que nos fidèles compagnons sont des carnivores opportunistes. Cela signifie qu'ils qu’ils préfèrent la viande – et globalement, c’est l’aliment le plus digeste et le plus adapté en termes de nutriments essentiels - mais ils peuvent tout aussi bien consommer et digérer des fruits, des légumes et des céréales, et ces aliments peuvent constituer une part importante de leur ration. 

 

L’alimentation des chiens depuis l’avènement de la nourriture industrielle 

La nourriture de nos fidèles compagnons a connu une transformation drastique au fil des siècles. Avant le 19ème siècle, les chiens étaient généralement nourris avec des restes de table. Ces restes constituaient finalement une diète diversifiée et, contrairement à ce que l'on pourrait croire, celle-ci était plutôt bien équilibrée. D’autant que nos amis à quatre pattes avaient également la liberté d'enrichir ce régime avec le fruit de leurs propres chasses. Cependant, avec l'émergence de la classe moyenne, les mœurs, y compris celles liées à l'alimentation, ont connu un bouleversement significatif. Les animaux domestiques, tant canidés que félins, sont progressivement devenus des membres de la famille à part entière. Dès lors, était-il toujours acceptable de les nourrir avec des restes de table, qui ne sont finalement ni plus ni moins que des déchets ? 

Les choses ont commencé à réellement changer en 1860, lorsqu’un électricien britannique nommé James Spratt inventa le premier aliment commercial pour chiens. L’idée lui venu à l’esprit après avoir observé des chiens errants se nourrir de biscuits durs abandonnés par les marins, sur les quais à Londres. Il créa alors un biscuit spécialement formulé pour les chiens ; il pensait que les propriétaires d’animaux de compagnie seraient séduits par cet aliment tout prêt, facile à stocker et à distribuer. Ce biscuit était composé de farine de blé, de sang de bœuf, et des légumes, et fut commercialisé sous le nom de "Spratt's Patent Meat Fibrine Dog Cakes". 

 

Quelques décennies plus tard, après la première guerre mondiale, les premières boîtes de pâtée pour chien virent le jour aux Etats-Unis, et elles furent même exportées jusqu’en Europe. Mais le véritable tournant pour l'alimentation canine est survenu au milieu du 20ème siècle : en 1950, Ralston Purina a introduit "Dog Chow", la première nourriture pour chiens extrudée, ou plus communément appelée croquettes. Le processus d'extrusion a permis de cuire les aliments sous pression et à haute température, transformant la mixture en une forme solide et croquante. 

Les croquettes pour chiens ont été un succès instantané en raison de leur commodité, puisqu’elles peuvent être stockées pendant de longues périodes sans se gâter, et elles sont plus faciles à manipuler et à distribuer que la nourriture humide en conserve. 

Avec le temps, les croquettes pour chiens ont continué à évoluer, en tout cas en ce qui concerne leur valeur nutritionnelle. Les fabricants ont en effet commencé à apporter de l’importance à la qualité de la composition, ajoutant des vitamines et des minéraux essentiels à leurs recettes. Elles contiennent également des produits carnés correspondant principalement à des déchets d’abattoir (abats et restes de carcasses), mais aussi une grande quantité de céréales. 

L’intérêt d’utiliser des céréales est qu’elles permettent de couvrir le besoin protéique du chien, tout en coûtant beaucoup moins cher que la viande. Et, comme nous l’avons vu précédemment, les capacités amylasiques du chien lui permettent de digérer l’amidon des céréales sans problème. Néanmoins, il faut noter que chez certaines races nordiques, historiquement peu habituées à un régime alimentaire riche en amidon, la capacité à digérer ce glucide complexe est réduite : le nombre de copies du gène codant pour l’amylase est plus faible que pour d’autres races. 

 

Le boom du BARF et des croquettes sans céréales 

Ces dernières années, il y a eu une véritable prise de conscience de l'importance d'une alimentation saine pour les chiens : les consommateurs veulent pour leurs animaux de compagnie des recettes de meilleure qualité, riches en viande et sans additifs ou conservateurs potentiellement nocifs. 

Le BARF (Biologically Appropriate Raw Food, signifiant nourriture crue biologiquement appropriée) a notamment connu un succès retentissant. Popularisé par le vétérinaire australien Ian Billinghurst dans les années 1990, ce régime alimentaire à base de viande crue repose sur l'idée de fournir aux chiens de la nourriture plus proche de celle que consommaient leurs ancêtres sauvages.  

Les repas BARF se composent généralement de viande crue, d'os charnus (comme des ailes ou des cous de poulet), d’abats, avec un peu de fruits et légumes (pas plus de 10% de la ration), et quelques suppléments comme de l’huile de colza, de l’huile de poisson, des algues ou de la levure de bière. Par contre, il n’y a pas de céréales : cette diète est donc riche en protéines et pauvre en glucide, puisque sans amidon. On lui prête de nombreux bienfaits, notamment une amélioration du poil, plus brillant, une meilleure haleine, une réduction des allergies, et moins de problèmes de surpoids. 

Surfant sur la mode du BARF, la plupart des petfooders se sont mis à proposer des croquettes sans céréales. En excluants les céréales de la recette, on réduit en théorie l’apport en glucides, ce qui donne des croquettes riches en protéines animales et pauvres en glucides. Et pour les meilleures croquettes pour chien sans céréales, c’est effectivement le cas.  

Néanmoins, les choses ne sont pas aussi simples. Pour fabriquer des croquettes, il faut nécessairement de l’amidon. C’est un composant essentiel pour obtenir une croquette solide et croustillante. Si l’on exclut les céréales, il faut inclure dans la recette une autre source d’amidon : le plus souvent, les fabricants utilisent des légumineuses (pois, lentilles), des pommes de terre ou encore des patates douces.

En fonction des quantités utilisées, on peut donc avoir un aliment sans céréales, mais qui contient tout de même beaucoup d'amidon. Et de nombreux fabricants n’hésitent pas à pratiquer du marketing abusif, et jouant sur l’amalgame “sans céréales” et “sans amidon”, alors qu’ils proposent en réalité des croquettes effectivement sans céréales, mais très riches en amidon. On est alors bien loin d’un aliment plus proche du régime naturel des canidés. 

Néanmoins, certaines marques ont tout de même pour but de proposer des croquettes pour chien sans céréales qui se rapprochent de la philosophie du BARF : elles contiennent un minimum d’amidon, juste ce qu’il faut pour permettre le processus d’extrusion nécessaire à la fabrication. Pour en avoir le cœur net, il est possible d’analyser soi-même la composition indiquée sur le sachet de croquettes.

En effet, il faut calculer le rapport protido-calorique (RPC), en divisant le pourcentage de protéines par la densité énergétique (en kcal/kg), et en multipliant par 10000. On peut considérer que les croquettes avec un RPC supérieur à 70 sont riches en protéines animales et pauvres en amidon.

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